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Blog d'Éric Mathieu : L'opinion d'un gars de la campagne

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11 novembre 2008

90e anniversaire de l'Armistice : Je me souviens

Rethondes, 11 novembre 1918

C’est dans un wagon-restaurant aménagé dans la clairière de Rethondes par le maréchal français Ferdinand Foch que celui-ci reçoit en vainqueur la délégation allemande menée par Matthias Erzberger dont les membres civils mettent humblement chapeau bas. C’est à 11 heures que les premières volées de cloches et sonneries de clairons retentissent annonçant la fin des hostilités qui aura laissé plus de huit millions de morts, six millions d’invalides ou de mutilés et changera à jamais le visage et la perception que les êtres humains auront de la guerre moderne. La noblesse de l’engagement, les manifestations d’enthousiasme et de patriotisme ont rapidement laissé place à l’amertume, au désarroi, à l’horreur, et à la destruction au fur et à mesure que les nouvelles technologies guerrières firent leur apparition et que le nombre de cadavres s’accentuait à un rythme effréné dans les tranchés. D’ailleurs, le Premier ministre canadien de l'époque, Robert Borden qualifiera ce conflit généralisé de véritable « suicide d’une civilisation. »

Tout compte fait, elle n’a fait que porter à son paroxysme la mondialisation des ambitions démesurées de certains autocrates et des théâtres d’affrontements entre les puissances impérialistes, les tensions pour l’aménagement de la carte de l’Europe, la concurrence idéologique, industrielle et militaire entre les États et leurs colonies. Or, il va sans dire que pour cette génération sacrifiée, l’aboutissement de ce carnage représente un signe d’un changement d’époque, la disparition de l’ordre ancien, la véritable fin du XIXe siècle.

Par ailleurs, je ne sais pas vous avez remarquer au verso du billet de dix dollars, on retrouve les premiers vers d’un poème du lieutenant-colonel, John McCrae, intitulé « In Flanders Fields » ou « Au champ d'honneur » adaptation française de Jean Parizeau. Les colombes, les gerbes de coquelicots et la bannière portant les mots « N'oublions jamais — Lest We Forget » symbolisent la paix et le souvenir. Le souvenir de ses hommes et ses femmes qui ont sacrifiés leur jeunesse, leur idéologie et leur innocence dans ce qui croyait être « la der des der ». Autrement dit, la dernière des guerres.

Au champ d’honneur, les coquelicots

Sont parsemés de lot en lot

Auprès des croix; et dans l’espace

Les alouettes devenues lasses

Mêlent leurs chants au sifflement des obusiers

Nous sommes Morts.

Nous qui vivons la veille encor’

À nos parents, à nos amis

C’est nous qui reposons ici

Au champ d’honneur.

À vous jeunes désabusés

À vous de porter l’oriflamme

Et de garder au de l’âme

Le goût de vivre en liberté.

Acceptez le défi, sinon

Les coquelicots se faneront

Au champ d’honneur.

(Traduction de Jean Parizeau)

Qu’on soit pour ou contre la guerre, il faut reconnaître le dévouement et le courage des anciens combattants et des civils qui se sont battus durant les deux guerres mondiales, la guerre de Corée, du Vietnam et celle d’Afghanistan. De plus, il ne faut surtout pas oublier de rendre hommage à la contribution exceptionnelle de ceux et celles qui ont participé aux missions de paix partout dans le monde. Car, derrière les médailles, les décorations, les marches militaires et les beaux discours, les majorités d’entres eux conservent, encore aujourd’hui, de douloureuses séquelles physiques et psychologiques. Un témoignage émouvant et inoubliable de leurs sacrifices.

Signature de l'armistice par l'amiral Rosslyn Wemyss, le maréchal Ferdinand Foch et le général Maxime Weygand

armistice1918

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10 novembre 2008

La campagne provinciale dérape!

Attaques personnelles, bagarres, culte de la personnalité, discours démagogiques, insultes, mascarade et vandalisme, voici comment nous pouvons qualifier la présente campagne 2008 au Québec. Si vous êtes comme moi et que vous rêvez de grands débats de fond, de débats d’idées sur les préoccupations de la population québécoise. J’ai le regret de vous annoncez que c’est peine perdue! Tout comme moi, vous êtes bien forcer de constater qu’après six jours de campagne électorale, la question semble réglée et le débat est terminé. Car, actuellement, on assiste à une bataille d’images et de publicités qui visent un public cible, c’est-à-dire la classe moyenne. Pas étonnant, les gens trouvent les élections dérangeantes et fatigantes.

Je ne veux pas qu’on me qualifie de prophètes de malheur mais j’ai bien l’impression que nous déserterons les isoloirs une fois de plus, et ce, malgré le fait que le Directeur générale des Élections du Québec ait rajouté sept jours supplémentaires pour voter. Paradoxalement, aux États-Unis, les électeurs sont prêts à attendre trois à la queue leu leu non pas pour acheter des billets pour aller voir se trémousser Madonna mais bien pour aller voter. Il va sans dire que chez nos voisins du sud, les enjeux étaient clairs. Tu votes pour les Démocrates ou pour les Républicains. Tu votes pour Obama ou McCain. Tandis qu’ici, nous avons le choix entre le PLQ, le PQ et ADQ qui ont sensiblement les mêmes programmes à nous proposer. C’est bonnet blanc ou blanc bonnet. Quant à Québec solidaire et le Parti vert, il s’agit de tiers partis dont les principaux enjeux ont été délaissés aux courts des dernières années et qui ne sont pas payante auprès de la classe moyenne. Le jour où les partis politiques traditionnels vont se préoccuper sérieusement d’environnement, de justice sociale et de pauvreté, il y a tout lieu de croire que ces tiers partis n’auront plus leur raison d’être. Mais, en attendant, je crois qu’il s’agit d’un mal nécessaire.

Pourtant, ça ne prend pas la tête à Papineau pour apporter quelques changements à notre système électoral. Par exemples, je pense qu’il est nécessaire de tenir des élections à date fixe avec l'obligation pour les partis politiques de travailler ensemble et de se débarrasser de ce concept britannique de renversement de Gouvernement et de dissolution du Parlement au moment où le Premier ministre le juge le plus avantageux pour lui.

Par ailleurs, étant donné que nos politiciens passent la dernière année de leur mandat à tenter de se faire réélire, une limite de deux mandats devrait s’appliquer aux politiciens. Cela permettrait de voir de nouveaux visages et par la même occasion d’avoir l’impression que les politiciens offrent un service à la collectivité, et non qu’ils tentent de faire une carrière.

Finalement, il est indéniable qu’il faut adopter une législation similaire à

la Colombie-Britannique

afin d’éviter que certains transfuges potentiels bafouillent nos institutions démocratiques en se moquant des électeurs qui les ont élu. En fait, grâce au Recall and Initiative Act, un nombre suffisant d'électeurs pourrait forcer une élection partielle en cas de non-respect de la parole donnée du député en place.

De toute évidence, ces changements ne vont pas empêcher les gens d’être cynique face aux politiciens. Néanmoins, je suis persuadé que ça va améliorer notre système électoral en obligeant les politiciens à se rapprocher sur les véritables préoccupations des Québécois et à parler « des vrais affaires ». Car, en ce moment, toute cette politicaillerie me donne envie de vomir. À un tel point, que j’ai bien envie de m’abstenir de voter. Cependant, comme les absents ont toujours tort, je vais y aller… mais à contrecoeur!

logo_quebec

27 octobre 2008

Défection chez les adéquistes

Coup de théâtre à l’Assemblée nationale! Deux députés d’arrière-banc, André Riedl et Pierre Michel Auger quittent le camp adéquiste pour rejoindre les libéraux de Jean Charest. En fait, les deux transfuges refusent de jouer les figurants au sein du caucus de l’Opposition.

Visiblement ébranlé, Mario Dumont réagit à la situation sur les ondes de RDI en commençant par dire que ce genre de défection n’est « jamais une bonne nouvelle dans la vie d’un parti ». Mais, ce qui est pire encore, c’est qu’il tente de banaliser la situation en affirmant que les deux transfuges n’étaient pas parmi les meilleurs de son groupe parlementaire. Autrement dit, ce que M. Dumont affirme c’est que ces deux vire-capots-là sont partis remplir les banquettes arrière du Parti libéral et que ce n’est pas grave, car c’était deux incompétents. J’aimerais rappeler à M. Dumont que c’est lui qui lors de la dernière campagne électorale, a présenté monsieur Riedl comme étant l'une de ses trois candidatures exceptionnelles du milieu économique, avec Gilles Taillon et Linda Lapointe. Alors, pourquoi s’il était si incompétent, nous l’a-t-il caché? Qui plus est, combien d’autres incompétents nous cachent-ils encore? Tout bien considéré, ça n’a pas d’importance, tout le monde sait que les résultats de l’ADQ à la dernière élection étaient artificiels.

Par ailleurs, ce qui m’a fait le plus sourire dans cette histoire-là, c’est d’entendre Pierre Michel Auger dénoncé le style de leadership centralisateur de Mario Dumont et de l'ADQ. Selon lui, « un parti politique n'est pas l'affaire de trois ou quatre personnes. Ce doit être une équipe qui travaille en équipe avec un chef à l'écoute de son caucus. » Pauvre naïf! Si, tu penses que Jean Charest va écouter et consulter les backbenchers de son parti avant de prendre une décision, tu te trompes royalement. À mon avis, tu aurais dû avoir une conversation avec Thomas Mulcair, Philippe Couillard ou Pierre Paradis avant de changer de camp. C’est l’histoire qui se répète.

En conclusion, il est indéniable que ces deux transfuges croient que leurs chances de se faire réélire sont meilleures en portant les couleurs du Parti libéral. Alors, je me pose la question suivante : Auraient-ils eu vent que des élections approchent? Probablement! Cependant, une chose est sûre, un député élu sous une bannière d’un parti a le droit de s’en dissocier en court de mandat. Par contre, je pense que par respect pour les électeurs et pour le système démocratique, il devrait siéger, d’abord, comme indépendant et ensuite se représenter pour son nouveau parti dans le cadre d’une élection partielle.

Éric Mathieu

Un "Vopo" (policier de la RDA) franchit les barbelés pour passer à l'Ouest avant l'édification du mur de Berlin (Berlin, août 1961)

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  • Impulsif et passionné, Éric Mathieu ne cesse de chercher de nouveaux défis. Possédant une vaste culture générale et une sens critique redoutable, il commente avec simplicité, sincérité et humeur l’actualité et la culture populaire d'ici et d'ailleurs.
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